mardi 12 avril 2011

Clair Obscur



Assise sur le banc blanc du jardin de ses parents, tous ses souvenirs d'enfance lui reviennent en un tourbillon. Son esprit avait été propulsé quelque part donc elle ne savait l'existence, et sans qu'elle puisse y remédier.
Au loin dans sa vision, une silhouette se détache. Sa chevelure argenté soulevée par le vent, lui donne l'impression de voler, telle une colombe. Sa tenue est aussi blanche que le plumage de cet oiseau ; une robe simple traînant derrière elle. C'est sa mère qu'elle voit avancer devant elle. Mais outre son apparence physique si calme et apaisante, il y a toute une histoire un peu sombre qui s'y cache. L'enfant assise sur le banc, admire cet ange qui l'a mise au monde, celle qui l'a portée et craint autant qu'elle admire cette dernière. Pourtant, au delà de tout, c'est sa démarche, son allure et sa beauté qui captive le plus ce petit coeur. L'ange est beau. Ses yeux ont le reflet du saphir, sa bouche gourmande a la couleur de la cerise. Son odeur ressemble aux fleurs qu'elle mettaient sur la table de la cuisine ; des roses blanches. Aussi pur que la neige, aussi fragile qu'une plume, aussi éphémère que le vent. 
Quand l'ange l'appela, l'attira dans ses bras, ce fut l'air le plus glacial qu'elle n'est jamais sentie.   Ses bras étaient aussi dur que la pierre, aussi froid que le métal. Son coeur ne battait plus. Peut être que la haine le lui avait pris ?
Devant ce mur de glace, la petite fut terrorisée et s'enfuit au loin. 


Plus tard, elle croisa cet homme à l'image de ses désirs. Son protecteur, son fantasme, son amant. Elle s'avança vers lui prudemment et lui tendit la main. Mais il se désista, et lui lança un regard aussi froid que celui de l'ange. Mais ses souvenirs lui rappelèrent une joue douce. Aussi douce que de la soie. A son contact, des moments intimes, des rires à ne plus en finir, de la douceur et peut-être même un peu d'amour la transperçaient de toutes parts. Un seul corps, une seule âme. Ils étaient deux ne faisant qu'un. 
Un moment de bonheur, de joie intense pure et réelle. Voilà ce que pouvait représenter cette personne. Elle se souvint du vide qu'elle avait ressenti après avoir quitté sa mère. Et maintenant, elle subissait le vide de l'amour de sa vie.
Pourquoi la rejetait elle ? Pourquoi le rejetait elle ? Au fond d'elle, elle sentie que le même schéma avec sa tendre mère se reproduisait avec cet homme cet fois-ci... 
Ce fut les pleures de l'enfant qu'elle perçait dans ses bras qui la ramena à la réalité. Elle regarda ce petit trésor, elle lui promit de toujours l'aimer.
Puis elle se tourna vers son époux qui visiblement devait être en colère après elle, et lui fit la même promesse. 
Son passé avait été obscur. Son futur serait clair.


Qu'en sera t-il du mien ? Qu'en sera t-il du votre ?

jeudi 7 avril 2011

Pensées intimes I

"Car j'ai aimé cette malice toute honteuse qu'elle était ; j'ai aimé à me perdre ; j'ai aimé mon péché, je ne dis pas seulement ce que je désirais d'avoir par le péché, mais le péché en soi et dans sa difformité naturelle."
Saint Augustin.