samedi 19 mars 2011

Autobiographie

Ici, mon âge n'a aucune importance. Tout ce qu'il serait utile de savoir, est que je n'ai pas encore vécu la moitié de ma vie. Oui je suis jeune ; jeune, inexpérimentée, j'ai même entendu un jour, innocente. Des adjectifs, cependant, bien contradictoires avec mon allure. Frôlant les 1m75, j'ai l'assurance d'être quelqu'un de mature, de débrouillard, de fort. Une femme forte ! Pour ceux qui me connaissent bien, cette phrase en fera rire quelques-uns.
Bien à l'opposer de mon idéal grec, mes origines sont tirées de l'union entre deux cultures, deux pays et deux origines. Une mère haïtienne, et un père français ; un mélange surprenant donnant comme résultat une personne du nom de Déborah. Je suis tirée d'un mariage des plus grotesque et comique en apparence pourtant nombreuse sont les louanges à son adresse. La loi physique démontrant que les opposés s'attiraient à bien eu raison d'eux, il faut l'avouer. Vous pourrez rigoler, mais j'ai mis plus d'une demi-heure à trouver un point commun entre eux. Et je suis tombée sur L'aide. Imaginer un couple, un mariage basé que sur le désir d'aider aux autres... Enfin, concernant ma situation familiale, il n'y aurait plus grand-chose à ajouter, mis à part le fait que je sois fille unique. Bonjour les préjugés ! Non, je n'ai pas été une enfant gâtée, loin de là.

Moi, qui aurais préférée être une réincarnation d'un dieu, je me retrouve, simple mortelle à la peau mâte, aux cheveux châtain clair coupés toujours assez courts. Cette forme adoucie mon visage, et me donne un air plus sérieux d'après moi. Les yeux marron, toujours soulignés par un trait de crayon noir, j'ai tendance à dévisager les personnes que je croise. Mon regard se fait alors toujours plus soutenu et mes sentiments s'y jettent à corps perdus. Une grande faiblesse, qui fait de moi une sentimentale par nature et une guerrière dans mes rêves les plus chers. 
Si on en croit mon signe astrologique, vierge, je suis quelqu'un de réserver qui voudrait s'adapter au mieux à la situation dans laquelle je me trouve. En un mot je serais perfectionniste. Une vérité qui m'a faite assez peur quand je l'ai lu pour la première fois. Perfectionniste. Une illusion parfaite de ma personne, car la perfection n'existe pas. Encore une marque de ma naïveté, de mon esprit jeune. Enfin, le reste de l'article sur l'astrologie n'est pas vraiment valable, pour moi en tous cas. Je ne suis pas une optimiste, ni une personne posée qui préfère réfléchir avant d'agir. J'ai hérité d'un trait particulier de mon père, celui de l'impulsivité. Une démarche proche du mot "caprice" et très différente à la fois ! J'aurais certainement une vie bien surprenante dans quelques années. Mais bon, aujourd'hui, je me défends contre à peu près tout, car rien ne me satisfait. Je recherche l'invisibilité, l'extraordinaire dans un monde fait de routine et de matériel. Je suis toujours à contenter, toujours en objection avec moi-même.

lundi 14 mars 2011

Rencontre

Une multitude de personnes l'utilisent, et pourtant ce sont tous des inconnus. Nous passons quelque part, puis nous partons. Rien ne marque notre passage, hormis un petit ticket blanc. 


Elle s'était assise sur un siège d'une ligne, en direction de République, et rien d'anormal ne se distinguait. Rien d'anormal à part lui. Assise, elle l'admet, volontairement à côté, mais sans idée précise en tête, elle vous le jure.
Pour lecture ce jour la, elle avait Les confessions de Rousseau et son esprit y était complètement captivée. 
Pourtant à sa droite, il se trouvait, agité dans tous les sens. 
Les battements de son coeur, papillotant comme les ailes d'un papillon en elle, elle sentait sa chaleur remonter le long de son bras, de son cou jusqu'à son visage bien enfantin. 
Le poids du regard de cet inconnu, sur elle ; l'infinie qui se posa. Tout était possible et accompli. C'était une ardoise vierge qui se dessinait devant elle, la promesse d'un avenir différent. Elle aurait pu toucher du doigt tout ce dont elle eut rêvé depuis son aurore. Une joie immense environnant son corps et son esprit, le désir de se retourner vers lui, et engager tout simplement la conversation. Elle voulait tout savoir, le questionner pendant des heures du moment qui l'a touche, du moment que cette chaleur ne la quitte plus ! Et enfin, elle déplaça sa position de façon à être tournée vers lui, prit une grande respiration et... le métro s'arrêta. L'homme se leva, et sans un regard, parti.
Elle le suivit du regard. En un instant ses pensées volèrent en éclats, il lui fut impossible de raisonner ; impossible de se déplacer. A travers les vitres du métro, un visage inconnu se retourna, et la regarda partir à son tour.
Installée sur mon siège en face de ce couple il y a quelque seconde, et de cette fille maintenant, je les observais. Une étrange atmosphère plana ensuite autour de nous, certains ne ressentirent rien, d'autre se sentirent plus mal à l'aise, mais je cru apercevoir pendant un moment des larmes lui montées aux yeux. Son livre tomba de ces mains, je le regardais tout en comprenant que la prochaine fois, je n'hésiterai pas une seconde. Je ne raterai pas une seconde fois la vue de mon bonheur partir.

vendredi 11 mars 2011

Malheurs

Ce soir, attablée avec mes parents dans le salon, mon père allume la télé. Une dispute venait à l'instant d'éclater en milles éclats, et je voulais m'échapper à tout prix de cette oppression qui planait dans la pièce. Voilà pourquoi je suppliais mes parents d'enfreindre une des nombreuses règles de la maison : manger avec une source de distraction supplémentaire.

La première image qui me vînt, fut celle des corps sales, inanimés, morts qui jonchaient le sol en terre battue de ce pays. Et un haut-le-coeur, me prit soudainement. 
Si l'on considère que la mort est une punition, alors il y a encore des innocents qui payent pour un quelconque crime ; Pourquoi leur avoir ôté la vie ? Toutes ces femmes, bien aimées  d'un homme, mères d'un enfant, filles d'une mère, enfant chéri d'un père ... Tous ces foyers détruits qui contenaient la marque d'un avenir qui se construisait, ou bien le regroupement des souvenirs d'une vie. 
Il se peut que je sois vraiment naïve, mais est-ce une réalité tout ce qui se passe en ce moment ? 
La mer s'agitant dans coin du globe alors que la terre se déchaine à l'opposé. Des millions d'oiseaux s'écrasant partout, tombant du ciel comme la pluie. Ou des poissons s'échouant au large d'une mer. Des incendies embrassant toute une communauté, celle de la nature. Des fleuves ravageant toute une ville. Et au petit matin, c'est un paysage de désespoir qui nous vient. Et encore, tout cela n'est rien comparé à l'actualité.
Aujourd'hui, un pays, une ile entière à été secouer ;  Alors ce soir, je pense à toutes ces familles qui pleurent leurs morts, la disparaissions des leurs proches, et les blessures des inconnus. 
Je ne peux rester sous silence en voyant une horreur pareil.

dimanche 6 mars 2011

Endroit insolite

Je me suis toujours demandée comment autant de personnes arrivaient à se confiner dans un endroit aussi petit, étroit, et sale. 
Un espace délimité par une accumulation de béton, une suite de bloc en métaux ou un transport de marchandises. Les hommes seraient donc considérés comme des marchandises à livrer à un lieu précis, et défini par un trajet précis ? Toute une organisation préconçue, par un ou plusieurs esprits. Le souhait d'un où plusieurs hommes, influençant la routine des 10 prochaines années de ces dizaines de milliers de personnes. Toute une chaine, une suite, sans but et sans pensée, qui avance.
Les choses se succèdent comme les évènements d'une vie, les souvenirs qui se précipitent dans nos esprits agités par le bruit.
Autour de moi, des jeunes gens viennent d'entrer. Ils ont l'air joyeux ce soir, et pourtant l'homme assis derrière ce groupe pense surement à quelque chose de triste. Son air est grave, sa bouche et ses yeux ne sourient pas. Je pourrais croire qu'une larme va finir pas couler sur sa joue, mais je sais que rien de tout ça n'arrivera. 
A gauche de ce personnage mélancolique, une adolescente de 16 ou 17 ans textotte avec ses amies, surement sur le jeune homme de 21 ans qui vient d'entrer. C'est vrai qu'il est beau... Enfin, il a tout l'air d'un mannequin sortit d'une page de magazine : Les cheveux blonds avec une mèche devant les yeux, des yeux bleu océan qu'on croirait s'y perdre, une allure élancée, et un déhanchement un peu trop prononcé pour un homme à mon gout. Tous les signe de richesse l'encadrent tel de bons gardes du corps. 
Quelques minutes plus tard, le convois se stabilise. Une raison est distribuée : Perturbations.
En réalité, un homme se trouve sur les rails et il est impossible de le remonter. Sa seul volonté est de mettre fin à ses jours... 


A la prochaine station, la voix d'une femme retendit comme celle d'un fantôme annonçant le terminus de ce périple.
Les gens sortent un par un de cette livraison, encore tous agglutinés mais chaque personne suit celle de devant... une suite d'être humain dans une marche accompagnée par les bavardages incessants. Quand le wagon eut fini de se vider, c'est le calme plat. Plus rien ne respire, plus rien ne vit. Et il repart silencieux comme la mort, effectuer la même route. Un sombre destin pour tous.

vendredi 4 mars 2011

La danseuse

Assis devant la scène, plongé dans le noir le plus complet tous les regards se tournent tel un automatisme vers ce corps frêle et encore inconnu de tous.

Une lumière vive surgit dans un coin reculé, et c'est son dos qui nous apparait. Les mains élevées au dessus de sa tête, et cette dernière légèrement inclinée vers la droite. 
Sa peau est très pâle, on différencie avec difficultés si c'est son corps qui est dénudé ou bien si c'est sa peau qui est exposée. En haut, une tunique en soie rose claire couvre son buste. 
Tous ces mouvements amples, légers, fluides, ce corps se confondant avec le tissus dans une danse pour l'infinie. 
Quand la musique commence, que les premières notes sont jouées, tout prend vie. Même l'obscurité autour du public, n'est plus une onde menaçante, mais une atmosphère paisible, soulageante. Peu de choses restent importante, tout s'oublie, tout s'envole par un charme. 
Alors que son être entier raconte l'histoire des périples d'une vie, mon esprit se perd dans quelque chose de plus spirituel. Un trou noir de plaisir, multipliant par dix chaque sensations et chaque mouvements. La grâce qui l'accompagne est comme une ombre, irréelle. Le temps s'arrête, et mon regard se noie dans les profondeurs dans lesquelles elle nous attire comme une sirène. Sa danse est magique. Parfois, elle se met à voler dans les airs accompagnée par l'image d'une colombe, et parfois son regard se pose sur moi ainsi la seule pensée qui m'anime est : Magnifique ! 


Alors que cet être lumineux, nous emporte encore et toujours plus loin, les dernières notes de musique résonnent. 
La danseuse s'arrête. Elle se tourne vers nous dans le silence le plus complet avant de recevoir cette pluie d'applaudissements. Cette reconnaissance que seul l'amant peut avoir. L'ensorcellement de cette si petite personne vaut toutes les drogues connues. Elle a partagé tout ce qu'elle avait, nous avons reçu tout ce qu'elle donnait.