lundi 14 mars 2011

Rencontre

Une multitude de personnes l'utilisent, et pourtant ce sont tous des inconnus. Nous passons quelque part, puis nous partons. Rien ne marque notre passage, hormis un petit ticket blanc. 


Elle s'était assise sur un siège d'une ligne, en direction de République, et rien d'anormal ne se distinguait. Rien d'anormal à part lui. Assise, elle l'admet, volontairement à côté, mais sans idée précise en tête, elle vous le jure.
Pour lecture ce jour la, elle avait Les confessions de Rousseau et son esprit y était complètement captivée. 
Pourtant à sa droite, il se trouvait, agité dans tous les sens. 
Les battements de son coeur, papillotant comme les ailes d'un papillon en elle, elle sentait sa chaleur remonter le long de son bras, de son cou jusqu'à son visage bien enfantin. 
Le poids du regard de cet inconnu, sur elle ; l'infinie qui se posa. Tout était possible et accompli. C'était une ardoise vierge qui se dessinait devant elle, la promesse d'un avenir différent. Elle aurait pu toucher du doigt tout ce dont elle eut rêvé depuis son aurore. Une joie immense environnant son corps et son esprit, le désir de se retourner vers lui, et engager tout simplement la conversation. Elle voulait tout savoir, le questionner pendant des heures du moment qui l'a touche, du moment que cette chaleur ne la quitte plus ! Et enfin, elle déplaça sa position de façon à être tournée vers lui, prit une grande respiration et... le métro s'arrêta. L'homme se leva, et sans un regard, parti.
Elle le suivit du regard. En un instant ses pensées volèrent en éclats, il lui fut impossible de raisonner ; impossible de se déplacer. A travers les vitres du métro, un visage inconnu se retourna, et la regarda partir à son tour.
Installée sur mon siège en face de ce couple il y a quelque seconde, et de cette fille maintenant, je les observais. Une étrange atmosphère plana ensuite autour de nous, certains ne ressentirent rien, d'autre se sentirent plus mal à l'aise, mais je cru apercevoir pendant un moment des larmes lui montées aux yeux. Son livre tomba de ces mains, je le regardais tout en comprenant que la prochaine fois, je n'hésiterai pas une seconde. Je ne raterai pas une seconde fois la vue de mon bonheur partir.

1 commentaire:

  1. Texte magnifique une fois de plus. Je ne dirai rien sur les Confessions ;) Mais bravo :)

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