dimanche 8 avril 2012

Ne te souviens-tu pas ?

Je veux tout te donner. 
Je veux me jeter à corps et âme, me perdre dans cette sensation, ce monde. Je veux me perdre à chaque baiser, à chaque touché. 
Je veux déverser dans ses bras, ma douleur, mon bonheur, ma haine et ma joie. Ma tristesse, et mon amour. 
Au delà des mots, je veux pouvoir avoir confiance. Au delà de la réalité, je veux rêver, planer au dessus de tout et tout le monde. 
Je me perdrais sûrement en cours de route, mais la chaleur et cet excitation que je ressentirais me ramènera à ce chemin. 
Pour une fois, laissez-moi rêver, rejoindre le ciel et l'enfer. 
Pour une fois, laissez-moi vous ouvrir mon coeur, et être submergée par tout ce que je contiens. 
Pour une fois je veux appartenir à quelqu'un, quelque chose. Faire de ce moment, ma libération. 
Crier à tue-tête, faire exploser la bulle qui a autour de moi. Je veux ressentir ce feu d'artifice, renaître encore une fois. 
Je ne veux pas avoir peur, d'ailleurs pourquoi aurais-je peur de me lancer, de jouer le jeux ? 
Je me confondrais avec tous les éléments autour de toi, de moi. "Je" deviendra "Nous". 
Je veux être passionnée. 
Souvins-toi. 

En face de ce jury, la peur me nouera les entrailles, je le sais. Ce n'est pas la première fois que je passe ce moment. Mais cette fois, les choses seront différentes. Je ne penserais qu'à la musique. 
Ma passion, mon coeur, mon monde. 
Je jouerai pour toi, et pour moi. Je jouerai cette Valse d'adieu de Chopin, en pensant à ce passé trouble, à ce que je regrette et désire mettre de coté. Je jouerai ce Ragtime de Scoot Joplin en mettant ma confiance en l'avenir, le futur qui s'ouvre devant nous. 

Ce genre de sentiments, ne se trouve nul par ailleurs. Ce genre de liberté d'expression n'est pas à la portée de tous. Tous ne peuvent pas se vanter de trouver en une activité l'oxygène nécessaire pour vivre chaque jour, même les plus noirs. Mais c'est ce que nous nous pouvons vivre, dire, exprimer. C'est la fierté de notre vie, la base de notre amour, le partage de notre vie.
Ne te souviens-tu pas de tous ces moments ? De nos joies les plus sincères comme nos douleurs les plus profondes ? Nous avons tout vécu ici. C'est notre maison, notre cocon. Les fantômes qui hantent ce lieu, les enfants orphelins, c'est nous !

Non, jamais tu ne pourras partir. Jamais je ne pourrais partir. Quoi que tu te dises, quoi que tu penses, quoi que tu ressentes aujourd'hui, car ta consolation se trouve dans la musique. C'est ta vie.


N.N

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